Deux cochons pendus au plafond de... "La Concave"

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Au sommet de "La Concave", Roque Rouge, Caroux : ED+ / A2

Deux saucisses pendues au plafond !

Mai 68. Alors que certains, planqués derrière des barricades, balançaient des pavés… D’autres, moins héroïquement, les recevaient sur leurs tronches casquées… D’autres encore, s’envoyaient en l’air bien au-delà de la verticale sur le gneiss du Caroux !

Qui aura finalement révolutionné le monde ?!? Que reste-t-il de ce mois de mai mouvementé ?!? Des belles idées inspirantes, le non-goût pour les uniformes et une jolie voie renversante !

Quelques kilogrammes de pitons, un stère de coins de bois, sans oublier échelles et mousquetons, le tout accompagné d’une bonne dose de motivation et de détermination ; c’est ce qu’il aura fallu à H.Blanc et E.Véziers pour venir à bout de cet impressionnant dévers en mai 68. Chapeau les gars !

La Concave du Caroux, bien que plus modeste par sa taille que sa grande sœur des Calanques est néamoins décrite dans un vieux topo comme « Une voie unique actuellement dans son genre au Caroux, qui franchit l’énorme surplomb qui domine dans sa partie Est  la Vire de Roque Rouge. Elle a été pratiquement dépitonnée. Huit pitons seulement en place. Pitons acier type cloche de vache et bong-bong nécessaires. Progression très impressionnante. A2 »

Je vous passe la suite de la description qui, 53 ans plus tard, fait trembler les deux mini-grimpeuses que nous sommes ! 1m58 pour chacune de nous deux, ça fait peu pour aller pitonner à bout de bras dans un gros dévers…

Ces jours-ci, Ilona réalise pour sa scolarité son stage en entreprise lié à la voie professionnelle qu’elle veut suivre. Je suis censée être l’entreprise à moi toute seule, ça me laisse sans voix. Je pense plutôt qu’une belle entreprise serait justement de se lancer dans une telle voie ! Vous suivez ?!?

Hier, nous encadrions ensemble une école d’artif. Le but étant de faire découvrir à des grimpeuses que pour X raisons, il faut parfois s’aider du matériel pour parvenir à ses fins. « Sortir la voie, plutôt que moisir là, t’as compris ?! »

Les avions-nous convaincues ? Dans tous les cas, nous aurons jeté quelques bases…Pitons, étriers, crochets fifi… Poser, tester, se vacher, monter, pousser, se fifiter ! Nous sommes dans le bain, restons-y ! Le stage d’Ilo est terminé et moi j’ai une petite journée de vacances demain, profitons en !


Quelques recherches nous permettent de trouver un compte rendu de sortie de deux malheureux qui après deux tentatives, chacune soldée par un déplorable but ont abandonné l’idée d’accrocher la Concave du Caroux à leur palmarès. « Essayez celle des Calanques les mecs ! C’est plus roulant, les pitons sont en place ! » 

On entend aussi dire qu’un certain Pollux aurait rajouté quelques spits dans les années 80, mais qu’ils seraient déjà presque morts. On nous dit aussi que la première en libre reste à faire ou encore que cette voie n’a connu que quelques rares répétitions… Inquiétant … Enfin, on finit par apprendre qu’un certain Charlie est allé y faire un tour au cours de ces dernières années. Bingo, coup de fil à Charlie !

La part d’inconnue diminue un peu : il a rajouté un spit neuf à chaque relais lors de son passage, très peu de pitons en place (à peine 6), quelques très vieilles plaquettes (2 ou 3 par longueur) qui font peur, du caillou qui s’effrite parfois mais se protège assez bien, du lichen, un nid d’oiseau, trois longueurs d’artif et deux de libres...

On commence à y voir un peu plus clair jusqu’à ce que Charlie évoque le « lancer de sangle »… Le quoi ?!? 

« - Le passage du lancé de sangle, c’est le crux pour sortir du toit ! Si tu n’y arrives pas, tu moisis là ! 

- Ok très bien. Merci Charlie ! On te rappelle… si on s’en sort ! »

La part d’inconnue remonte subitement d’un cran. Je suis un peu embêtée de devoir avouer à Ilona que je n’ai jamais fait de lancer de sangle,  mais j’essaie de la rassurer en lui disant qu’on improvisera sur place. Mes parents, qui suivent étonnés nos préparatifs, s’inquiètent de savoir à quel moment il faudra venir nous accrocher un casse croûte au bout de toutes nos cordes raboutées et si cela deviendra un motif impérieux pour désobéir à la règle des 10km ! D’un commun accord, on fixe la dead-line avant le septième confinement fin 2023.

Ces précautions prises, il faut maintenant s’occuper du matériel. Il ne reste plus qu’à faire les fonds de tiroir et à remuer la cave pour trouver un peu de matos dans cette maison que j’ai quitté depuis plus de dix ans ! Je retrouve avec bonheur un sac de hissage, une boîte à chaussures remplie de pitons rouillés (qui ont justement connus leurs heures de gloire au Caroux), quelques coins de bois, un étrier, un tamponnoir au foret fatigué, quelques goujons…La seule corde simple que nous trouvons mesure 80 mètres, c’est un peu long pour des longueurs n’excédant pas les 25 mètres ! On l’ampute de ses deux extrémités usées et on tombe à 75 mètres. Toujours trop long mais on prend quand même ! Et ce vieux brin de rappel nous servira à hisser… ou  à essayer de redescendre en cas de but…


Cette fois, nous sommes prêtes ! Au lit ! Il est certain que le lancer de sangle occupera nos rêves d’ici quelques minutes à peine ! Réveil matinal et belle balade dans une nature éclairée par les premiers rayons du soleil. On aurait certainement pu observer une grande quantité de mouflons si on s’était tu un peu ! On papote tellement que la montée sur le plateau, sa traversée et la redescente jusqu’à la vire de la Roque Rouge passe à toute vitesse et pourtant les sacs sont un peu plombés.

Bientôt, nous sommes comme deux petites souris au pied de cette paroi surplombante. Le départ est évident, a-t-on lu. C’est pile à l’aplomb de l’endroit où le surplomb est le plus gros. On prend bien le temps de regarder et d’être le plus sûres de nous . La lame décollée, la fissure noire lisse, la vire, la fissure cheminée, le toit… L’itinéraire nous est déjà presque familier ! A un détail près… « Tu crois qu’il est où le lancer de sangle ?!?! » 

La première longueur croustille, le lichen noir qui la recouvre donne l’impression de grimper dans un champ de champignons chinois déshydratés ! Ça s’émiette, vole avec le vent et on en a plein les yeux…Heureusement que c’est suffisamment facile pour grimper les yeux à moitié fermés. Du relais derrière une grosse lame de rocher décollée, je ne vois plus Ilo… mais je l’entends : « J’ai raté le bout de corde ! Il est passé depuis dix mètres !!! » Mince… Quelle saucisse !

On improvise tant bien que mal une solution pour qu’elle quitte le sol en sécurité. C’est ensuite au tour du sac de hissage de faire des siennes. Le hissage n’est pas très efficace dans cette longueur peu raide, il se coince partout, il est couvert de lichen et notre corde est mille fois trop dynamique…

Les difficultés arrivent avec la seconde longueur cotée 6b ou A1 et sa fissure noire raide et glissante. On ne va pas saucissonner tout de suite ! On sort les chaussons, les coincements de doigts et les petits friends pour cette jolie longueur. La vire est vite rejointe. Je fais venir Ilo et je hisse le sac en faisant cette fois balancier… Big wall à la maison !


Sur la vire, nous avalons une poignée de mini saucissons et hop c’est reparti de plus belle ! 

La paroi orientée Sud commence à être bien éclairée par le soleil, mais sous cet énorme toit, nous sommes toujours à l’ombre. Nous découvrons la fissure/cheminée large et déversante qu’il va nous falloir remonter. A2/A2+ nous dit le topo, pourtant j’ai l’impression, sûrement à tord, que cela pourrait se grimper en libre…

Je décide de tenter ma chance. Je sais que c’est un peu ambitieux mais tant que cela se protège correctement, je me dis que cela ne m’engage pas à grand-chose si ce n’est avoir mal aux bras !

Un des pas délicats semble être de tout simplement décoller du sol. Se hisser au dessus d’un petit toit et aller se jeter au fond de la fissure très large. Les pieds qui pendent dans le vide, une bonne prise dans les mains et le casque qui se coince car exactement à la largeur de la fissure dans laquelle j’ai fourré ma tête ! Je fais une première tentative mais la corde du sac de hissage me retient et me tire vers le bas. Me revoilà par terre. Ilo la décoince et je retente la même chose en vain. « Il y a encore un truc qui me retient là ?! »

Je pouffe de rire lorsque j’entends Ilona répondre : « Euh… non, là ce doit être tes fesses et tout ce qui est accroché dessus qui te tire vers le bas »… Evidemment, elle a raison ! Saucisse moi même ! Match nul !


La troisième tentative est la bonne, me voilà coincée au fond de la fissure… Dos à gauche, dos à droite… je rampe vers le haut, centimètre par centimètre… me voilà dos au vide !

La fissure se redresse de plus en plus, quelques plaquettes bien périmées et quelques pitons de qualités variables la parsèment, de bons friends trouvent leurs places aussi. Les mouvements s’enchaînent et je prends peu à peu de la hauteur… A cet instant, la plus grosse difficulté me semble être mentale. Je suis en train d’essayer de grimper en libre une longueur d’A2 !!

Même si la longueur est très courte, la gestion du tirage avec une corde à simple n’est pas évidente. La longueur devient de plus en plus renversante. Je suis pendue sur mes bras depuis déjà de longues minutes et ça commence à chauffer (en plus j’ai deux doudounes sur moi ! Bravo la saucisse !), je parviens à délayer quelques secondes, les fesses dans le vide pendue à un talon comme si j’étais en SAE ! Faire une séance de conti ici me paraît tellement improbable !

 Je parviens à un vieux relais et clippe les deux points avant de me rendre compte qu’une niche et un autre relais me tendent les bras plus haut! Je parviens à déclipper un des deux points du vieux relais et me remets dans la voie en mode survie. La fissure au dessus est bouchée par un amas de branches… Un nid ! Charlie en avait parlé !! Je tire délicatement sur une brindille et plein de terre me tombe dessus, mauvaise idée !


Un beau combat me permet de rejoindre la niche, le nid( heureusement)vide et son repos mérité.  Je suis complètement fumée !!

Relais 4 étoiles Ilooooo !

Ilona me rejoint en grimpant puisqu’on a laissé tomber la technique classique de remontée sur corde pour le second. Efficace, je la vois bientôt pointer son nez sous le nid ! 

Quelques secondes plus tard, nous sommes réunies dans notre grotte. Cette fois le soleil est partout, sauf sur nous !! Peu importe… On regarde quelques vidéos marrantes le temps que mes bras ressuscitent, nos rires résonnent dans la petite grotte… L’atmosphère détendue et les bras un peu moins durs, je repars !

La longueur suivante commence par une traversée  vers la droite un peu expo. Je pars en chaussons bien décidée à en découdre avec cette nouvelle longueur d’ «artif ». Au bout de la traversée, j’aperçois la suite. Une espèce de toit horizontal rayé d’une fissure. Des bonnes mains, aucun pied à l’horizon et surtout une paroi qui n’est pas dans le bon sens pour y grimper dessus !

En une seconde et demi, je comprends que la Concave en libre ce sera sans moi !

Je pose trois bons friends, je récupère, grâce à la corde de liaison, les étriers, crochet fifi et longe réglable… Bref, tout l’attirail de la parfaite pyrotechnicienne. … Je passe en mode artif !


Me voilà comme une saucisse pendue au plafond… De friends « bétons » en plaquettes rouillées, ça déroule ! Dans sa petite grotte Ilo s’impatiente, je l’entends donner quelques coups de marteau sur un pauvre piton qui n’a pourtant rien demandé et qui doit être là depuis des lustres !! 



Je continue mon ascension jusqu’à découvrir un petit dièdre lisse et déversant. Je me souviens que Charlie m’a parlé de ce dièdre et je sais aussi la méthode qu’il a utilisée pour s’en sortir… Je préfère ne pas y penser pour l’instant. …Technique de l’autruche, je n’ai d’yeux que pour la plaquette moche que j’ai devant le nez !

Ilona s’impatiente encore… « Tu vois le lancer de sangle ? Tu me dis, hein, quand tu le fais ? »

Merde… Put… Le lancer de sangle, c’est vrai…

Le clou du spectacle, ce qui fait que ça passe ou ça casse. L’apogée de la voie, le temps fort… Le bouquet final qui en jette et après lequel tout redevient calme, facile, tranquille…

Je lève les yeux et évidemment  je comprends qu’il n’y a pas tellement d’autres options… Tout est lisse et il faut monter très haut sur les étriers pour essayer de trouver de quoi s’accrocher. Je songe à un lancer (puisque c’est le thème) d’excentrique mais c’est la seule chose que nous n’avons pas prise dans notre panoplie d’artificières ! Il y a aussi peut être de quoi caler un petit crochet goutte d’eau mais j’avoue que, de plus en plus, cette histoire de lancer de sangle m’intrigue ! J’identifie assez vite l’espèce de petit pilier qu’il faut venir coiffer. Ça ressemble à tout sauf à un becquet. Je me dis qu’il faut être efficace et ne pas rater mille fois le lancer sinon ça va me démoraliser… Le rire de ma saucissette au relais en dessous me sort de mes pensées : « Le vent se lève pile au bon moment, t’as vu !!!! »

… Oh non… Le pire c’est qu’elle a raison ! Mais je m'en fiche, "je suis Charlie !".

Ça y est,  je suis en place pour le grand saut, je choisis ma plus belle sangle, fine, 120 cm, pas trop neuve car si elle est un peu ébouriffée, elle se scratchera mieux sur le lichen ! Je me prépare tel un lanceur de disque en phase finale des JO. Je me sens prête et je (me) lance. Dommage, une rafale a eu la même idée au même moment ! C’était un coup d’essai. Je me reconcentre, j’ai un peu la pression. Il faut réussir absolument si on ne veut pas rester coincées là et ressembler à deux saucisses sèches !

Roulement de tambour, deuxième essai : la sangle tournoie au dessus de ma tête et paf ! Posée comme j’aurai rêvé qu’elle le soit. Vite, il faut s’accrocher dessus avant que le vent n’ait raison d’elle… et de nous ! Un balan pas bien agréable à prendre et un peu de bricolage me permettent de grapiller quelques centimètres. Bientôt, je découvre sur quoi tient la sangle : sur pas grand chose. Je m’en doutais, la sangle est posée sur un caillou plat, pourtant en tirant vers le bas, ça fonctionne !


Quelques secondes plus tard me voici sur une nouvelle terrasse pour faire relais. Cette fois, s’en est fini des longueurs dures. Une quinzaine de mètres nous sépare du sommet. Ilona se balade de point en point les yeux fermés faisant une confiance aveugle aux friends mais aussi au fameux « becquet ».

De passage au stand, je lui mets un mini saucisson et demi dans le cornet et lui laisse le privilège de la derrière longueur et de l’arrivée au sommet ! 

Quel cadeau ! Une zipette sur le lychen, un tirage de l’espace (c’est bien quand on a 80m de corde à avaler !), une rencontre nez à nez avec une souris (…engagé, quand on est une saucisse !), un reverso mal placé (Cas soc’ !), la corde emmêlée dans les buissons morts, un téléphone prêt à tomber dans le vide, des chaussons disparus dans un arbre, un relais dans les bartas piquants et des ampoules plein les mains…

Pauvre Ilo ! Cette fois, c’est sûr, tu es ma saucisse préférée !!!


La pression retombe, la fatigue apparaît et nous sommes mortes de rire pour un rien ! (Bon c’est vrai que j’ai marché dans une crotte toute fraîche de mouflon avec mes chaussons puis avec mes baskets et vu que j’ai piétiné 30 minutes au même endroit, j’en ai mis un peu partout, même sur la corde et sur le sac !)

Encore une fois, le Caroux rend heureuses… ça marche à tous les coups !


Cordes lovées, sacs lestés… Aujourd'hui, on en aura bien baladé du matériel inutilement (pitons, marteau, tamponnoir, goujons, coins de bois, cablés, hamac, poignée jumar…) mais, à la fois, on ne sait jamais ! 

On rejoint la voiture une heure et demi plus tard. En chemin, nous avons encore tellement rigolé, qu’en arrivant il nous faut boire un litre d’eau chacune pour nous réhydrater… Deux saucisses lyophilisées pour finir cette folle journée!

Merci Ilo ! « A2 » on y retourne quand tu veux !


Paqu'onfinées au Caroux - EPAF


 Un nouveau confinement annoncé... Vite on profite jusqu'à la dernière minute de liberté !! 

Nous nous retrouvons donc ce vendredi matin sur le parking des gorges d'héric. Derniers petits réglages et répartition du matériel : les sacs sont lourds mais nous ne mourrons pas de faim ! 


Objectif J1 : Enchainement de "l'arête des Charbonniers" (AD-) et de "l'Aiguille de la Déplasse" (PD+)

Avec les sacs chargés, nous ne voyons pas le 4c de la même façon et lui trouvons même plusieurs crux ! Pour le bonheur de nos orteils, nous grimpons en baskets puisque les cotations nous permettent ce luxe ! Une boîte de paté avalée entre les deux voies et c'est reparti, il ne faut pas trop trainer car nous sommes à mi-chemin et il est déja 15h. Encordée avec Lara et Charlotte, les longueurs s'enchaînent. Les cordées de derrière suivent le rythme. On avance bien. Si bien que nous arrivons au sommet avant la nuit. Le rappel effectué, il ne nous reste plus qu'une vingtaine de minutes avant d'arriver à l'endroit où nous bivouaquons. Le silence de la troupe illustre sa fatigue générale. Alors que certaines rêvent de bières, d'autres pensent aux gros duvets qu'elles ont portés toute la journée et ont hâte de s'y faufiler ! (Merci Pyrenex !! :)






Objectif J2 : "Pilier Ouest" de l'épaule du Rieutord (TD-)

Après une bonne nuit de sommeil, c'est reparti ! Nous plions les duvets, avalons une pomme avec un peu de thé et du muesli et l'équipe est déjà en route pour l'épaule du Rieutord. Nous cachons les sacs dans un endroit à l'écart et ne prenons que le strict minimum pour ne pas avoir à grimper chargées. Après avoir raté le sentier de départ de la voie, nous descendons jusqu'au village d'Héric (magnifique village !) et remontons au pied de la voie. Aujourd'hui, je pars en leader (première de cordée) avec un peu d'apréhension. La difficulté est nettement plus élevée qu'hier et nous sommes sur un terrain non-aseptisé donc aucunes (ou peu) de protections sont en place. Ce sera à moi de poser le matériel nécessaire afin de me protéger en cas de chute. La première longueur est impressionnante mais n'est pas très dure. Je trouve facilement mon itinéraire avec la description du topo et cela me met en confiance. Je suis encordée avec Sophie qui est une grimpeuse aguerrie ! Je sais qu'en cas de problème, elle saura réagir. Les longueurs s'enchainent et le rocher est bon. Après une longueur de 3 en corde tendue, j'arrive sur une vire et le vent souffle énormément ! Je ne peux même pas lever la tête ou me tenir debout. Alors, je fais demi-tour et vais me mettre à l'abri un peu plus bas. Je fais venir Sophie et lui explique la situation. Elle prend les devants, pour mon grand soulagement ! En même temps, un 5c pour une grimpeuse de 7c, c'est comme de la randonnée ! Derrière, la cordée de Coralie nous rejoint. Les deux dernières longueurs sont efficaces et nous ne traînons pas car nous voulons toutes sortir de cette situation. Alors que le soleil se cache derrière les vallons du Caroux, nous admirons le coucher de soleil en sortant de la voie ! Magique ! Maintenant que nous sommes en haut, le vent n'a plus d'importance et il peut souffler autant qu'il veut ! Ce soir, bivouac au même endroit qu'hier. Demain, nous prendrons les sentiers en direction de l'Est.






Objectif J3 : "La Parallèle" au Bastion (TD)

Deux bonnes heures de marche en guise de réveil et nous sommes au pied de l'impressionnante face du Bastion. La première longueur est annoncée en 4c mais Coralie et moi en doutons. En effet, les voies du Caroux ont été ouvertes il y a longtemps et les cotations sont souvent exigeantes ! La deuxième longueur en 5c+ est plus impressionnante que dure mais il faut garder de la force pour la longueur d'après. Cette voie est très aérienne et l'escalade est athlétique. Heureusement que Lara est devant et connait la voie par coeur ! Coco connait aussi mais n'a pas le même engouement que Lara pour le Bastion :) Nous finissons la voie tranquillement et sortons tôt de la voie. En haut, le soleil tape et une sieste s'impose après un gros pique-nique. Il faut bien qu'on rattrape les pique-niques ratés des jours précédents ! En plus, plus on mange et on boit, plus les sacs seront légers.  D'ailleurs, la devise de Marianne se doit d'être citée : "grimpons légers, grimpons bourrés !". Et oui, les canettes de bières pèsent dans les sacs des filles. Moi, je porte le chocolat ;) Après la sieste, petit point manips... Et c'est reparti, 1h30 de marche nous attendent encore jusqu'au bivouac de ce soir. Marche silencieuse éclairée par les derniers rayons du soleil. Nous en avons de la chance !




Objectif J4 : "La Classique du Mur" à la Grande Paroi d'Arles (D)

Départ matinal ce lundi car nous ne sommes pas du coin ! Environ 1h30 de marche nous conduisent au pied de la voie. Angélique et Charlotte sont mes secondes aujourd'hui. Lara et Coco sont dans la cordée au-dessus. Plus nous avançons, plus la voie est belle. La pose de friends est facile, l'escalade et les fissures sont belles et je profite pleinement de la dernière voie du séjour. Arrivées en haut à midi, nous prenons le temps de savourer le dernier pique-nique. Difficile de se dire que demain à 8h, je serai en cours à distance et que mes coéquipières seront au travail... Et pourtant, il va falloir l'envisager !! 5km de marche nous ramènent en bas des gorges de Colombières où nous avons laissé une voiture vendredi.










C'est déjà la fin de ce petit périple qui n'est pas prêt d'être oublié ! Merci à toute l'équipe pour ces moments partagés et à très vite dans le Verdon ! ;) 



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