Deux sacs alourdis pour un bivouac réussi

 

- Allo ?! Tu as vu le créneau météo ? 
- Oui j'ai vu ça ! On va bivouaquer ?
- Il reste de la neige là-haut non ?
- Je ne sais pas trop.
- Bon on tente ?
- Oui on y va !! 》

Et me voilà embarquée, en compagnie de Lou, en direction de l'Aulp du Seuil (Chartreuse) pour un bivouac improvisé.

Nos sacs sont bien trop lourds pour notre petit mètre 60 et nous avançons aussi vite que deux mamies qui font le marché le dimanche matin. Malheureusement, notre marché à nous n'est pas le plus facile d'accès et 900m de dénivelé nous séparent de lui. 

En bonnes touristes, nous emportons la mini-guitare ainsi que le matériel d'escalade, la tente, le réchaud, le matelas, le duvet... Évidemment, nous n'oublions pas les provisions (sûrement suffisantes pour tenir 3 semaines) ! Chargées au maximum en long, en large et en travers, nos sacs avoisinent les 15kg.

Inutile donc de préciser que Lou a disparu depuis longtemps sous son sac qui représente un tiers de son poids ! Tant que le son fonctionne, tout va bien ! Nous parlons évidemment tout au long de la montée et refaisons le monde. Au final, elle passe bien plus vite que prévu. Malgré tout, des pauses s'imposent et nous continuons à jouer les touristes en nous étalant au bord du sentier (telles deux baleines échouées) pour reposer nos pauvres cuisses. S'allonger n'est pas le soucis mais se relever s'avère bien plus compliqué !..

Ça y est, nous apercevons les premiers spits du secteur de l'Aulp du Seuil. Ouffff, première étape validée ! Nous enfilons les chaussons, avalons quelques radis et une carotte et c'est parti ! 2 belles voies rempliront notre après-midi. 



Il est temps de remettre nos sacs à patates sur le dos car nous ne sommes pas arrivées...

Dernier coup de cul avant le plateau et la neige fait son apparition. Espérons qu'il n'y en ait pas trop pour bivouaquer au sec ! 

Le soleil tombe doucement, à mesure que nous nous installons. La tente est rapidement montée et le réchauď est mis en route. Il est 19h et la journée a été longue. La semoule est prête,  nous la dégustons dans notre chambre/salle à manger/salon, face aux Lances de Malissard. Un régal !!



Après ce bon repas (il en faut peu pour nous rendre heureuses), les cordes de la guitare - quelque peu désaccordées - peuvent enfin résonnées ! En prime, nous avons le droit à un beau coucher de soleil ! Que demander de plus ?!

Dans la soirée, un troisième touriste nous rejoint, c'est Léo. Sachant que son temps de réaction est environ trois fois plus important que le nôtre, il s'est tardivement décidé à partir ! Nous lui faisons une place dans la tente et la soirée s'éternise entre musique, anecdotes, débats et blagues nulles ! 

La nuit sera courte et mouvementée. Entre les ronfleurs, les insomniaques et ceux qui prennent trop de place... cette nuit ne sera pas des plus réparatrices ! Pourtant, nous savons tous les trois que nous réitèrerons ça vite !

Merci les copains ☺☺☺

Vidéo réalisée par Lou


Le Verdon, c'EPAFacile !!

Vidéo récapitulative de notre séjour verdonnesque

Youpiiii, l'équipe est de nouveau réunie ! C'est parti pour 3 jours de grimpe et de rigolade !!

Nous sommes Jeudi 13 mai 2021, en pleine ascension... Alors que certains arpentent les chemins de croix, nous préférons goûter aux falaises verticales du Verdon ! Nous venons tout juste de retrouver le soleil - après trois semaines de pluie intensives - et comptons bien en profiter ! 

C'est dans la voie "Dalles Grises" (Paroi de d'Escalès), cotée D+, que le séjour débutera. Après quelques rappels, je m'élance dans la première longueur suivie par Charlotte et Sophie qui me rejoignent rapidement. Derrière nous, Coralie, Marianne et Angélique ferment la marche (ou plutôt la grimpe !). Cette voie est parfaite pour commencer le séjour et "prendre la température" : pas trop dure mais bien verticale, avec un équipement récent. Nous sortons de la voie en début de soirée après deux heures et demi de grimpette.


Le lendemain, vendredi 14 mai, c'est au secteur "Gueule d'amour" que nous tirons nos rappels. Je grimperais en compagnie de Marianne et Angélique dans la voie "Spaggiari" (nom que nous serons incapables de prononcer sans l'avoir sous les yeux ;). 

Cette belle voie en TD / 6b+ max qui, sur le papier, n'a rien de bien compliqué, nous a fait vivre un moment que nous ne sommes pas prêtes d'oublier ! En effet, au milieu de la première longueur, je vois l'itinéraire s'engouffrer dans un petit boyau (une sorte de tunnel vertical) à l'entrée resserrée. L'intérieur est bien sombre et le boyau difficilement protégeable mais la grimpe ne me paraît pas extrêmement difficile... Cependant,  je ne vois pas la sortie et ne sais donc pas combien de temps je peux passer à grimper dans le noir. Aucun itinéraire me paraît envisageable à l'extérieur. Je prends le temps de réfléchir et de communiquer avec mes secondes de cordée. Bien-sûr, elles ne peuvent pas choisir à ma place mais leur parler me permet de réfléchir sereinement. 

Et zuuut, j'arrête de réfléchir et je m'élance... Enfin, sans élan parce que l'entrée est tellement fine qu'il me faut rentrer le ventre et arrêter de respirer. En quelques secondes, mes yeux s'habituent à l'obscurité et les prises apparaissent. Pleines de poussières certes, mais elles sont belles et bien là ! De toute façon je ne peux plus reculer, je crois que la taille du trou ne me permettrait pas de passer à sens inverse ! Je progresse (très) lentement mais (plus ou moins) sûrement ! Au bout de dix mètres environ, je perçois la lumière s'engouffrer dans le boyau... Eblouie, je suis malgré tout super contente d'être proche de la sortie. Alors que je penche ma tête dans le trou de sortie (qui n'est pas plus large que celui d'entrée), le vide me sort du calme dans lequel j'étais plongée dans le boyau et me ramène les pieds sur Terre (à 100m près) ! Hallelujah, j'ai le bonheur de trouver le relai à proximité de mon bras droit : à croire que mes prières ont été entendues ! Les filles me rejoignent en bricolant avec les sacs... Un coup au-dessus, un coup en-dessous... Il faut être motivé pour venir à bout de ce boyau !

Après cette grimpette inhabituelle, les trois longueurs suivantes sont moins dépaysantes. La longueur en 6b+ est mieux équipée que le reste de la voie et offre une belle gestuelle bien physique. La nuit sera longue !




Samedi 15 mai, direction "Les Malines", l'objectif du jour est la voie "Chan-thé". Après une heure de marche et sans le savoir, nous nous engageons dans une voie à gauche de la voie d'origine. Lorsque nous nous en apercevons, nous sommes à la deuxième longueur ; impossible donc de rejoindre l'itinéraire prévu. L'absence de réseau nous empêche de connaitre réellement les cotations dans lesquelles nous nous sommes engagées mais nous avons une VAGUE idée : entre 6a et 7b. Les longues et belles longueurs s'enchainent et la météo menaçante n'a aucun impact sur la bonne ambiance qui plane dans la cordée (Coralie, Marianne et moi) ! 

Vers 13h, nous sommes au pied de la longueur clé et la pluie choisit le meilleur moment pour arriver ! Marianne s'engage, bien décidée à en découdre ! Nous la voyons progresser rapidement et remonter la belle fissure verticale. Pour la première fois du séjour, elle semble FORCER ! Mauvais signe pour nous !!! Au final, nous la rejoignons tant bien que mal et terminons la voie par une dernière longueur très aérienne mais plus facile. Grand écart entre deux piliers et c'est gagné ! Aussitôt le réseau retrouvé, nous nous empressons de regarder la cotation de cette voie mystère. Les paris sont lancés... Le verdict tombe : TD+ / 6c max, avec la plupart des longueurs en 6b/+, 250m de grimpe ! Une belle voie qui fait plaisir !





Encore un super week-end où nous concluons que : Le Verdon, c'EPAFacile !!!