Voie des Suisses - Grand Capucin

 

《 Le Grand Capucin, considéré comme un sommet majeur pour les alpinistes et grimpeurs, est l'un des plus beaux ensembles de type monolythique granitique des AlpesD'allure imposante en forme d'obélisque, le Grand Capucin se dresse à presque 400 mètres au-dessus du glacier du Géant et accuse une verticalité rare qui depuis plusieurs générations attire les grimpeurs de tout poil. Dès le matin, la façade Est s'embrase sous le soleil et sa paroi de granite rouge s'illumine dans des teintes resplendissantes. 》 d'après Wikipédia.

On m'a souvent répété de prendre avec recul les informations de Wikipédia. Ce qui est sûr cette fois-ci, c'est que tout est vrai !!!


Ce samedi 19 juin, au pied de l'imposante face granitique du Grand Capucin, le temps mitigé nous fait hésiter... La pluie ne cesse de tomber. Nous n'avons pas d'autres solutions que de faire demi-tour malgré nous. Le soleil apparaît soudainement, comme un signe du ciel ! La pluie s'efface peu à peu... On fonce !!

La veille, nous prenions la direction du Massif du Mont-Blanc pour concrétiser le cadeau des 17 ans de Hugo... Le Grand Capucin ! Pour se faire, nous n'aurions pas pu envisager mieux que de grimper en compagnie de Lara (ou plutôt, grimper derrière elle !).

Après la traversée du glacier du Géant, nos hésitations liées à la météo et une bonne heure à alterner corde tendue et longueurs courtes, la cordée mi-sudiste mi-pas sudiste atteint le pied de la Voie des Suisses. 
Traversée du Glacier du Géant. Le soleil se lève derrière la Dent du Géant.


Hugo et moi en second dans les "longueurs d'approche"
Nous savons qu'il faut être efficace à cause du temps mitigé et des 10 longueurs qui nous attendent. Lara est en tête, à fond comme elle sait le faire. Derrière, nous faisons de notre mieux pour ne pas qu'elle s'endorme au relai en nous assurant. Parfois, des noeuds dans les cordes viennent contrer cette dynamique mais nous avançons globalement bien. Pour Hugo, les grandes voies de cette ampleur sont une première tandis que pour moi, la grimpe au-dessus de 3500m d'altitude est également chose nouvelle !


Des éboulements fréquents autour de nous notamment venant de la Tour Ronde nous sortent du pseudo réveil dans lequel nous sommes plongés en assurant. Le vent et le froid ont tendance à alimenter cette "veille du corps". Quand c'est à notre tour de grimper, les premiers pas des longueurs nous mettent un bon coup de pied au c** !

Hugo qui "tire au point" : pris en flag ! ;)
Dans les passages faciles, nous profitons de la qualité extraordinaire du granite et de l'esthétisme de cette voie alors que dans les passages plus complexes, tout objet coincé dans le rocher est le bienvenu pour tirer dessus ! Oh hisse la saucisse... ou plutôt Lara hisse les deux saucisses ! La pauvre 😁 

On garde le sourire !
Pour se faire pardonner, nous lui avons apporté un GROS pique-nique... Et oui les machines, ça s'entretient ! Bon, on évitera de mentionner que le pique-nique est resté intact toute la journée dans la sac parce que nous avions d'autres priorités : et pour faire passer le pique-nique au second plan, il faut une bonne raison ! Le sommet du Grand Capucin en est une !
Nous n'en croyons pas nos yeux... nous sommes réellement en train de grimper sur ce sommet mythique qui nous faisait tous les deux rêver ! Et en prime, nous sommes seuls au monde (à l'exception d'une cordée italienne) car la météo a découragé les habituelles nombreuses cordées qui parcourent les différentes voies du Grand Cap ! Le RÊVE !!!


Bon, vous vendre un beau soleil chaud avec du rocher bien sec et l'absence du vent serait un mensonge mais qu'importe, nous avons le beau rôle : nous sommes en second. Pour Lara, c'est plus délicat mais ça n'a pas l'air de lui poser trop de problèmes. Quelques passages mouillés ralentissent notre progression. A 17h, nous arrivons au sommet mais ne traînons pas. Le vent ne nous laisse pas profiter du sommet...

Photo express au sommet : le vent fait des siennes !
 Aussi vite arrivés, nous voilà repartis ! Lara engage le premier rappel, Hugo la suit et je ferme la marche ou plutôt la course ! Nous enchaînons  les rappels avec la peur permanente de bloquer les cordes dans les nombreuses fissures.

Plein gaz : 300m de vide sous les pieds !
Finalement, tout se passe bien et nous atteignons le glacier vers 20h. La satisfaction du sommet arrive à ce moment là : même si la journée n'est pas finie, le plus dur est derrière nous !
Encordés à 10m les uns des autres (risque de crevasses), chacun a le temps de méditer sur son ascension. Le soleil se couche et nous marchons une fois de plus seuls au monde, plongés dans l'immensité des montagnes. Celles qui nous font nous sentir si vivant et à la fois si vulnérable.


Plus nous nous rapprochons du refuge de Torrino, plus l'impatience grandit en moi. L'impatience de pouvoir enfin dire "on l'a fait !" !! Et aussi et surtout l'impatience d'avaler enfin un vrai repas depuis plus de seize heures.

Ne pas s'étonner que la photo soit floue : Lara aussi avait faim !
Le repas est avalé en deux temps trois mouvements. Repas de luxe d'ailleurs (c'est l'avantage des téléphériques qui montent jusqu'aux refuges :). A minuit, la journée se termine enfin ! Dix-neuf-heures se sont écoulées depuis notre réveil ce matin. Une journée à rallonge mais qui valait le coup !

Un grand merci à Lara qui nous a permis d'atteindre le sommet du Grand Capucin et encore joyeuses 17 bougies au meilleur des compagnons de cordée !



1 commentaire:

  1. Quelle belle aventure vivre ce rêve commun est vraiment un pur bonheur .... même si je suis effrayée ton récit reflète ton bonheur et c est ce qui compte .... bravo à vous et merci de nous faire vivre vos aventures avec toujours une grande émotion ...

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