De retour les fesses dans le train... Ce soir, je voyage à l'opposé de d'habitude : non pas vers Toulouse mais bien vers Pau... Direction Oloron-Sainte-Marie retrouver Marianne et François pour une chouette nouvelle aventure. Et pas n'importe laquelle ! Celle qui permettra d'écrire sur nos carnets de grimpeurs/apprentis-alpinistes : "Salenques-Tempêtes ~ Aneto, 3404m ✓".
3404m, altitude insignifiante pour la plupart des alpinistes SAUF pour les pyrénéens ! En effet, ce chiffre est le plus grand que nous puissions trouver dans notre cher massif. Pour les collectionneurs de cimes que nous sommes, ce sommet constitue donc une pièce collector et comme si cela ne suffisait pas, nous tenterons de la gravir par une arête mythique : Salenques Tempêtes !
Dimanche 4 Juillet 2021
Départ de Hospital de Venasque où nous décidons de ne pas prendre la navette (ce qui nous rajoute une heure de marche). Ca tombe bien puisqu'après 3 heures de voiture, nous avons bel et bien besoin de nous dégourdir les jambes !
Chaque pas éveille en moi des souvenirs enfouis depuis bien longtemps. En 2015, lors de notre traversée des Pyrénées en famille, nous avions fait escale à Besurta pour manger une bonne glace après une (longue) randonnée. Bizarrement, c'est ce qui m'a le plus marqué ! Pourtant en avançant, des paysages familiers apparaissent... A commencer par le "trou du Toro" appelé aussi "el Forau de Aigualluts".
Il y a quelques années, quand Lilou, Yanis et moi fîmes une pause sur le gros caillou ombragé - exténués et tout transpirants - je n'ai que peu prêté attention à papa et maman qui nous expliquaient que la Garonne prenait sa source ici même. Aujourd'hui, je me trouve au même endroit qu'il y a six ans mais ce lieu ne me paraît plus si insignifiant que ça. Au contraire, le fait que l'eau (issue de la fonte des neiges et du glacier) se trouvant devant moi atterrisse finalement 647km plus loin pour se jeter dans l'océan Atlantique me paraît presque impressionnant. Où est passée mon insouciance ?
Perdue dans mes pensées, les minutes puis les heures défilent même si le sac me rappelle parfois à l'ordre et me ramène sur Terre, mettant en pause la vague de souvenir qui déferle dans ma tête.
Au bout d'une heure, nous arrivons au plan d'Aigualluts. Lors de notre traversée en famille, cet endroit était le terminus d'une de nos étapes. Où est passée la LONGUE randonnée ? Elle aussi, s'est envolée avec les années...
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L'Aneto en toile de fond |
Nous apercevons l'Aneto pour la première fois de la journée. François guide la marche et tient un rythme soutenu (pff ces secouristes... On est bien content qu'ils viennent nous chercher rapidement quand on a un accident mais faire de la rando avec eux n'est pas de tout repos ! ;-). Marianne et moi nous contentons de le suivre à 10, 20, 30m... L'écart se creuse rapidement dès que nous faisons une pause jusqu'à ce qu'une centaine de mètres nous séparent.
Un fois le Lac des Barrancs contourné, nous arrivons ENFIN au col des Barrancs où nous bivouaquerons ce soir. Je peux enfin poser mon sac pour lequel je n'arrive pas à m'habituer à son poids malgré les sorties à répétition. Est ce que lui aussi s'allègera avec les années ? Je l'espère !
Quand le bivouac est installé, chacun vaque à ses occupations : goûter, bronzette, sieste... J'opte pour un peu de lecture et me laisse porter dans la face nord de l'Eiger avec Catherine Destivelle.
Lundi 5 Juillet 2021
Réveil difficile à 4h30 où nous peinons à sortir de nos duvets. Mais il n'est pas question de prendre du retard, le sommet ne nous attendra pas ! P'tit dej efficace et consistant : on peut compter sur un gâteau banane-chocolat supplément prenium gras et sucre !
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Lever de soleil pendant l'approche |
Le vent fait des siennes - comme souvent - mais il n'a aucune influence sur notre progression, soldée de sourires et de noix de cajou. Les dernières heures, l'équipe s'impatiente à l'idée d'atteindre le sommet et la fatigue se fait sentir. Un peu avant 13h, nous touchons la croix de l'Aneto (société laïque me direz-vous), cachés dans le brouillard. La satisfaction d'être au sommet est importante et l'absence de visibilité ne gâche rien ! Ça y est, nous sommes sur le Toit des Pyrénées.
Déjà fiers de l'effort physique fourni, la symbolique de ce sommet participe à la joie collective. Un petit check - plus raisonnable que les bisous et les câlins, merci COVID - et on repart. Une lonnngue descente nous attend et le parking est encore loin !
Deux interminables heures plus tard - les descentes sont toujours aussi longues que quand j'étais petite - nous arrivons enfin à la Besurta ! Et, comme si tout était calculé, la navette arrive au même moment. Week-end chanceux !
C'est ainsi que s'achève cette belle course qui a remué des souvenirs ! Un grand merci à Marianne et François pour ce beau week-end !
Il y a quelques années, en regardant la photo de Papa sur la croix de l'Aneto, ce sommet me semblait infranchissable... Et pourtant...
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Papa au sommet de l'Aneto en 2014 |
Encore un beau récit avec l émotion qui revient .tu nous régalés à chaque fois et tu n en oublie pas L essentiel bravo 👏 ❣️ je suis fière de toi et je t aime très fort
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