Mallos de Riglos
Immersion en petite Tasmanie
Après un déchiffrage complexe du topo de la Pointe de Pen-hir, en essayant de saisir la géographie globale des secteurs, leur accès, l'équipement en place et la longueur de corde nécessaire... nous décidons de prendre la température bretonne dans la petite grande voie "Le fil d'Arianne", cotée 6a+ (et notée 3⭐ sur le topo). Cependant, c'est un labyrinthe pour accéder au pied de la voie. De nombreux secteurs se suivent et se ressemblent... Idem pour les rappels : il y a des relais chainés de partout... La "vire caractéristique", décrite en théorie sur le topo, n'est plus si caractéristique que ça une fois sur le terrain !
Topo : "Le fil d'Ariane" à la Grande Falaise de Pen-Hir
Minha Terra - Sopeira
Les nombreuses séances de grimpe en salle ont porté leurs fruits ces dernières semaines alors il est temps de confirmer ça sur le rocher ! Pour papa, faire une grosse journée en montagne est encore ambitieux alors nous nous creusons la tête pour trouver un plan B. Finalement, Sopeira assure parfaitement ce rôle : peu d'approche pour 200m de grimpe.
Le coin inspire apparemment Hugo, qui immortalise notre journée :
"À la suite d'un trajet silencieux - les départs aux aurores ne sont pas notre fort - nous arrivons au barrage d'escales.
A peine le temps de descendre de la voiture que nous dévorons les chocolatines (terme sudiste fortement étrange pour désigner un pain au chocolat). Nous en profitons pour décortiquer la voie que nous nous apprêtons à gravir.
Nous voilà partis, empruntant les escaliers accrochés à flanc de falaise pour se rendre au pied de la voie. En parlant de pied : Teddy, encore jeune convalescent, ne pourra pas grimper en tête aujourd'hui. Nous scindons la voie en deux. Je m'occuperai des trois premières longueurs et Ilo fera les trois suivantes. Minha Terra (pour le nom complet je vous laisse le soin d'aller voir sur Camp2Camp), TD+ 6c max 210 m est la voie que nous choisissons. De quoi satisfaire toute l'équipe !
Je fais mes nœuds, enfile mes chaussons et décolle à 10h30. Me voilà parti sur une belle dalle grise de 50m, un peu longue pour mes petits mollets de grimpeur !! J'arrive en haut, relis les deux points du relai puis fais monter mes deux compagnons. Juste le temps au doyen du groupe de me donner quelques bonnes astuces et je repars dans la longueur suivante. Cette fois-ci, 25m m'attendent et la paroi se redresse peu à peu. Une fois au relai, l'ambiance change : le rocher devient tout rouge et... plus délité... J'appréhende cette longueur car l'espacement des points est important ! Même si le rocher sonne creux quand je grimpe, je me rends peu à peu compte qu'il n'y a pas de grosses difficultés techniques. Je me sens bien dans ma grimpe mais ai peur qu'une prise casse. |
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Hugo dans L3 |
Nous sommes déjà au milieu de la voie et c'est au tour d'Ilo de prendre le lead... Départ brutal puisqu'elle commence par la longueur clef et dure de la voie (6c) !! Du bas, le devers rougeâtre est impressionnant !
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Ilo dans L4 |
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Hugo dans L4 |
Dans la longueur 5, nos pieds cuisent ! C'est une dalle entrecoupée de végétation en tout genre : de la petite fleur au gros arbre !
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L5 |
La sixième et ultime longueur nous oblige une nouvelle fois à poser les pieds minutieusement avec un petit pas de dalle puis un joli mur vertical bien sculpté et plutôt technique. Il vaut mieux avoir de la marge dans cette voie qui, comme les trois premières, ne contient qu'un point tous les 7 ou 8 mètres ! Les pieds ne chauffent plus, ils brûlent ! Ilo est donc la première à arriver en haut. Nous la rejoignons rapidement. Trois heures se sont écoulées depuis notre départ ce matin.
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Summit |
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Tunnel de retour |
Une journée de grimpe bien complète avec en prime un peu de spéléo et une super équipe que je remercie encore pour cette journée. 😍"
Topo "Minha terra galega y el conde de Rigaborça"
Pikachu - Pic d'Espade
A la lueur de nos frontales et au beau milieu de la nuit, nous montons la tente en contrebas du lac d'Aubert. Demain, une chouette journée nous attend ! Un réveil aux aurores serait inutile puisque la voie que nous comptons faire est orientée ouest et qu'aucun de nous n'a envie d'attraper l'onglet dès les premiers mètres de grimpe. Réveil donc à 7h30, plutôt luxueux par rapport à d'habitude !
Après un bon p'tit dej... Que dis-je ?! Après un festin 3⭐ qu'on doit à l'excellent gâteau d'Hugo (Marie et Bosco confirmeront), nous prenons la direction du Pic d'Espade. Nous ne pourrons l'apercevoir qu'au dernier moment, après 2h30 de marche pas tout à fait sur les sentiers !
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Hugo dans la première longueur |
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La 5ème longueur suit cette belle fissure |
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Toute la troupe au sommet |
En arrivant au parking, une douche s'impose. Baignade dans la lac d'Aubert où la température de l'eau se mettra en travers de nos ambitions. Sauf pour Bosco qui a déjà sauté depuis dix minutes dans le lac d'Aumar juste au-dessus. Hugo, Marie et moi nous contentons d'un débarbouillage express !
Nous sommes à 20h au camion et l'apéro nous appelle depuis un bon bout de temps. Le repas s'en suit. Big up à la sauce tomate espagnole qui mérite d'être citée !
A minuit, même cirque qu'hier mais cette fois, le montage de la tente s'annonce plus complexe. La zone de bivouac est remplie de touristes et trouver un endroit plat n'est pas une mince affaire. D'ailleurs, nous n'en trouverons pas !
Le réveil sonne un peu trop tôt au vu de notre réactivité à l'éteindre. La nuit a été fraîche et le sommeil entrecoupé par les ronflements des voisins ! Plier la tente est la première mission de la journée (à ne pas sous-estimer). Nous rejoignons ensuite Marie et Bosco pour déjeuner - moment le plus important de la journée. 🥐 Après consultation et vote de chacun, nous optons pour "Le 5ème élément" (6c max) à la muraille du Cap de Long. Les cordées sont inversées : les garçons dans l'une, les filles dans l'autre. Quatre longueurs sur du beau granite suivies de deux rappels (dont un nous a fait monter le pouls!) viennent clôturer ce weekend riche en bons moments !
Merci à Marie et Bosco pour l'organisation et la gestion du week-end, leur patience, leur gentillesse, leur pédagogie,... La liste est longue ! En échange, on vous livrera la super recette du gâteau banane-chocolat d'Hugo ! 😁
Topo "Les Malheurs de Pikachu" ici
Topo "Le Cinquième élément" ici
Aneto par Salenques Tempêtes
De retour les fesses dans le train... Ce soir, je voyage à l'opposé de d'habitude : non pas vers Toulouse mais bien vers Pau... Direction Oloron-Sainte-Marie retrouver Marianne et François pour une chouette nouvelle aventure. Et pas n'importe laquelle ! Celle qui permettra d'écrire sur nos carnets de grimpeurs/apprentis-alpinistes : "Salenques-Tempêtes ~ Aneto, 3404m ✓".
3404m, altitude insignifiante pour la plupart des alpinistes SAUF pour les pyrénéens ! En effet, ce chiffre est le plus grand que nous puissions trouver dans notre cher massif. Pour les collectionneurs de cimes que nous sommes, ce sommet constitue donc une pièce collector et comme si cela ne suffisait pas, nous tenterons de la gravir par une arête mythique : Salenques Tempêtes !
Dimanche 4 Juillet 2021
Départ de Hospital de Venasque où nous décidons de ne pas prendre la navette (ce qui nous rajoute une heure de marche). Ca tombe bien puisqu'après 3 heures de voiture, nous avons bel et bien besoin de nous dégourdir les jambes !
Chaque pas éveille en moi des souvenirs enfouis depuis bien longtemps. En 2015, lors de notre traversée des Pyrénées en famille, nous avions fait escale à Besurta pour manger une bonne glace après une (longue) randonnée. Bizarrement, c'est ce qui m'a le plus marqué ! Pourtant en avançant, des paysages familiers apparaissent... A commencer par le "trou du Toro" appelé aussi "el Forau de Aigualluts".
Il y a quelques années, quand Lilou, Yanis et moi fîmes une pause sur le gros caillou ombragé - exténués et tout transpirants - je n'ai que peu prêté attention à papa et maman qui nous expliquaient que la Garonne prenait sa source ici même. Aujourd'hui, je me trouve au même endroit qu'il y a six ans mais ce lieu ne me paraît plus si insignifiant que ça. Au contraire, le fait que l'eau (issue de la fonte des neiges et du glacier) se trouvant devant moi atterrisse finalement 647km plus loin pour se jeter dans l'océan Atlantique me paraît presque impressionnant. Où est passée mon insouciance ?
Perdue dans mes pensées, les minutes puis les heures défilent même si le sac me rappelle parfois à l'ordre et me ramène sur Terre, mettant en pause la vague de souvenir qui déferle dans ma tête.
Au bout d'une heure, nous arrivons au plan d'Aigualluts. Lors de notre traversée en famille, cet endroit était le terminus d'une de nos étapes. Où est passée la LONGUE randonnée ? Elle aussi, s'est envolée avec les années...
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L'Aneto en toile de fond |
Nous apercevons l'Aneto pour la première fois de la journée. François guide la marche et tient un rythme soutenu (pff ces secouristes... On est bien content qu'ils viennent nous chercher rapidement quand on a un accident mais faire de la rando avec eux n'est pas de tout repos ! ;-). Marianne et moi nous contentons de le suivre à 10, 20, 30m... L'écart se creuse rapidement dès que nous faisons une pause jusqu'à ce qu'une centaine de mètres nous séparent.
Un fois le Lac des Barrancs contourné, nous arrivons ENFIN au col des Barrancs où nous bivouaquerons ce soir. Je peux enfin poser mon sac pour lequel je n'arrive pas à m'habituer à son poids malgré les sorties à répétition. Est ce que lui aussi s'allègera avec les années ? Je l'espère !
Quand le bivouac est installé, chacun vaque à ses occupations : goûter, bronzette, sieste... J'opte pour un peu de lecture et me laisse porter dans la face nord de l'Eiger avec Catherine Destivelle.
Lundi 5 Juillet 2021
Réveil difficile à 4h30 où nous peinons à sortir de nos duvets. Mais il n'est pas question de prendre du retard, le sommet ne nous attendra pas ! P'tit dej efficace et consistant : on peut compter sur un gâteau banane-chocolat supplément prenium gras et sucre !
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Lever de soleil pendant l'approche |
Le vent fait des siennes - comme souvent - mais il n'a aucune influence sur notre progression, soldée de sourires et de noix de cajou. Les dernières heures, l'équipe s'impatiente à l'idée d'atteindre le sommet et la fatigue se fait sentir. Un peu avant 13h, nous touchons la croix de l'Aneto (société laïque me direz-vous), cachés dans le brouillard. La satisfaction d'être au sommet est importante et l'absence de visibilité ne gâche rien ! Ça y est, nous sommes sur le Toit des Pyrénées.
Déjà fiers de l'effort physique fourni, la symbolique de ce sommet participe à la joie collective. Un petit check - plus raisonnable que les bisous et les câlins, merci COVID - et on repart. Une lonnngue descente nous attend et le parking est encore loin !
Deux interminables heures plus tard - les descentes sont toujours aussi longues que quand j'étais petite - nous arrivons enfin à la Besurta ! Et, comme si tout était calculé, la navette arrive au même moment. Week-end chanceux !
C'est ainsi que s'achève cette belle course qui a remué des souvenirs ! Un grand merci à Marianne et François pour ce beau week-end !
Il y a quelques années, en regardant la photo de Papa sur la croix de l'Aneto, ce sommet me semblait infranchissable... Et pourtant...
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Papa au sommet de l'Aneto en 2014 |
Topo de l'arête Salenques Tempêtes
Voie des Suisses - Grand Capucin
《 Le Grand Capucin, considéré comme un sommet majeur pour les alpinistes et grimpeurs, est l'un des plus beaux ensembles de type monolythique granitique des Alpes. D'allure imposante en forme d'obélisque, le Grand Capucin se dresse à presque 400 mètres au-dessus du glacier du Géant et accuse une verticalité rare qui depuis plusieurs générations attire les grimpeurs de tout poil. Dès le matin, la façade Est s'embrase sous le soleil et sa paroi de granite rouge s'illumine dans des teintes resplendissantes. 》 d'après Wikipédia.
On m'a souvent répété de prendre avec recul les informations de Wikipédia. Ce qui est sûr cette fois-ci, c'est que tout est vrai !!!
Ce samedi 19 juin, au pied de l'imposante face granitique du Grand Capucin, le temps mitigé nous fait hésiter... La pluie ne cesse de tomber. Nous n'avons pas d'autres solutions que de faire demi-tour malgré nous. Le soleil apparaît soudainement, comme un signe du ciel ! La pluie s'efface peu à peu... On fonce !!
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Traversée du Glacier du Géant. Le soleil se |
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Hugo et moi en second dans les "longueurs d'approche" |
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Hugo qui "tire au point" : pris en flag ! ;) |
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On garde le sourire ! |
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Photo express au sommet : le vent fait des siennes ! |
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Plein gaz : 300m de vide sous les pieds ! |
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Ne pas s'étonner que la photo soit floue : Lara aussi avait faim ! |